Nice - 14 Juillet 2016 -

L’in­ter­ven­tion musclée en baie de Ville­franche des Sauve­teurs en Mer durant la nuit du 14 Juillet 2016

 

Il est 00h07 en ce 15 Juillet 2016 ; La SNS272 est rentrée a son port base depuis a peine une heure après avoir effec­tué la surveillance du feu d’ar­ti­fice de Saint Laurent du Var.

Le CROSS­MED sonne l’alerte.

Vous etes enga­gés pour inves­ti­ga­tion dans la Baie des Anges a Nice; Une fillette serait a l’eau suite a l’at­ten­tat qui vient d’avoir lieu sur la prome­nade des Anglais.

A ce moment l’équi­page de la vedette sait qu’il s’est passé quelque chose de grave a Nice mais n’a pas d’in­for­ma­tions précises.

Arri­vés en face du Négresco, le CROSS nous informe que nous parta­geons une meme fréquence radio pour trois inter­ven­tions en meme temps avec la SNS d’An­tibes qui vient de nous rejoindre et celle de Cannes en opéra­tion sur sa zone.

La SNS148 reste sur la baie des Anges.

 

Nous sommes dérou­tés sur Ville­franche sur Mer.

Un yacht de 17 mètres est en diffi­culté  avec sa ligne de mouillage pris dans celui d’un voilier et demande assis­tance rapide.Les deux embar­ca­tions sont au milieu de baie de Ville­franche et dérivent vers le large.

Sur zone le yacht moné­gasque main­tient en tension un voilier vide de tout occu­pant, les voiles battantes.

Un équi­pier est trans­féré sur chaque navire, manœuvre déli­cate en raison d’un vent force 6 et d’une houle de plus en plus impor­tante.

Sur le voilier notre équi­per Richard confirme l’im­pos­si­bi­lité de remon­ter la ligne de mouillage ; Tout est bloqué.

Sur le yacht malgré un guin­deau consé­quent notre équi­pier Daniel ne peut rame­ner à bord une ancre parti­cu­liè­re­ment impo­sante prise dans la chaine du voilier.

Le tout est bloqué sous l’étrave du yacht et inac­ces­sible depuis le bord.

Envoyer le zodiac a la proue du yacht est une option très vite aban­don­née en raison de la météo et du poids supposé de l’ancre.

Le choix du patron se porte sur un posi­tion­ne­ment pointe a pointe avec le yacht pour déso­li­da­ri­ser les mouillages des deux embar­ca­tions.

Tous les équi­piers sont envoyés à l’avant de la vedette.

Après plusieurs tenta­tives d’ap­proche, il faudra trois équi­piers pour amener  les ancres  sur l’avant de la vedette et démê­ler les chaines des deux navires.

Le yacht retrouve sa liberté de manœuvre et en profite pour retrou­ver un mouillage plus calme au fond de la baie.

Sur le voilier malgré tous les efforts de Richard il n’est toujours pas possible de remon­ter les dizaines de mètres de chaine du voilier qui se rapproche désor­mais dange­reu­se­ment de la cote.

Déci­sion est prise de sacri­fier la chaine au profit de la pioche désor­mais à bord de la 272. L’opé­ra­tion est réali­sée en moins d’une minute à l’aide de notre meuleuse élec­trique porta­tive.

Il ne reste plus qu’à prendre en remorque le voilier et faire route vers le port de Ville­franche. A quai aux alen­tours de 02h00 le convoi accoste a couple d’un voilier au quai d’ac­cueil. Les proprié­taires sortent hagards sur le pont ; ils ont eux aussi perdu leur mouillage et se sont réfu­giés pour la nuit au port. Nuit agitée pour les plai­san­ciers en cette mi-juillet. Il faut récu­pé­rer Daniel sur le yacht qui est allé se réfu­gier dans une anse plus proté­gée. La manœuvre sera elle aussi déli­cate ; Les deux navires dansent dans deux mètres de  creux. L’équi­page enfin au complet le cap est mis sur Cros de Cagnes.

Dans une mer parti­cu­liè­re­ment cassante la SNS272 traverse la Baie des Anges ; En ce 15 Juillet de sinistres nouvelles viennent d’ar­ri­ver sur les télé­phones de l’équi­page.

Nous retrou­vons nos collègues d’An­tibes.

Les yeux rivés sur le rivage ou se déroule le drame, la prome­nade des Anglais est bleue de gyro­phares. 

Au télé­phone avec la terre, les Sauve­teurs en Mer  apprennent petit a petit le lourd bilan qui s’agrave au fil des miles.

Ils regagnent leurs foyers vers 4h00.

Ils n’ap­pren­dront que lende­main qu’un des leurs était sur la « Prom ».

Gianni épar­gné par chance, a parti­cipé aux premiers secours auprès des victimes durant plus d’une heure.